8 mars, journée internationale de la femme. Hier, on pouvait lire et entendre partout que le principal enjeu des femmes d'aujourd'hui était la conciliation travail-famille (ou famille-travail dépendant comment on le perçoit). Quand j'entend ce discours, je ne peux m'empêcher de penser:''Il y a t-il vraiment dans notre société un effort du gouvernement de fait pour une conciliation travail-famille ?''. Je crois que non.
On nous encourage via le congé parental à faire des enfants. Alors, on fait des enfants et après qu'arrive-t-il ? On peine à trouver une place en garderie. Et ça tient du miracle si ce nouveau milieu de vie de notre enfant reflète nos valeurs et qu'il est ouvert selon un horaire qui convient à notre boulot (pour le travail de fin de semaine et de nuit, on oublie ça). Notre enfant est malade et nous devons quitter le boulot ? Il faudra reprendre ce temps plus tard. Avec les réunions interminables, le surplus de travail et le trafic, on est en nage quand on arrive à la garderie ou l'école...15 minutes après la fermeture. Nos enfants passent souvent plus de 50 heures par semaine à la garderie ou au service de garde. Il n'y a que 7 jours dans une semaine mais nous voudrions qu'il y en ait 2 de plus pour souffler un peu tant il y a à faire. Bref, en tant que parents, on court comme des fous pour élever nos enfants. Et dîtes moi s.v.p. ce que la société fait pour nous aider dans tout ça ? À part les longs et charmants discours, je reste à l'affût de mesures concrètes. En vain.
Laissez moi vous parler d'une bien triste histoire qui s'est passée dernièrement dans la vie d'une personne que je connaîs bien. En fait, cette personne est en congé sans solde de son travail depuis plus de 1 an car son enfant est atteint d'une maladie potentiellement mortelle. Au moins une fois par semaine, elle doit accompagner son enfant à l'hôpital pour des traitements. De plus, elle doit rester disponible pour s'occuper de son enfant s'il est trop affaiblit pour aller à l'école ou pour l'amener à l'hôpital, etc. Son enfant doit subir des traitements hebdomadaires pour encore plus d'une année. Depuis quelques mois, elle discutait avec son employeur de la possibilité d'un retour au travail à temps partiel. Aujourd'hui, sa réponse fût:''Pour le moment, un retour au travail à temps partiel n'est possible que si tu acceptes tel type de poste'' Pour cette personne, cela signifie d'accepter un poste pour lequel elle a formé et supervisé des gens pendant près de 10 ans. Bref, une démotion polie. Impressionnant. On parle ici d'un cas extrême de conciliation travail-famille et que fait l'employeur pour accommoder ??? Et soit dit en passant, je dois souligner que grâce à LEUCAN, les normes du travail prévoit depuis 2005 qu'une personne dont l'enfant est atteinte d'une maladie potentiellement mortelle peut se prévaloir d'un congé sans solde d'une durée de 2 ans. Dieu merci ! Sinon, au moins 1 parent de tous les enfants atteints au Québec se retrouverait sans emploi à la fin des traitements.
Imaginez vous donc pas après ça que les employeurs vont nous offrir la semaine de 4 jours ou des horaires flexibles demain matin. Je ne crois pas qu'ils lèveront le petit doigt pour donner un peu de répit à nous qui passons parfois des moments difficiles et avons parfois besoin d'un peu de souplesse.
Nous sommes aujourd'hui en 2009 et je pense sincérement que bien peu a été fait depuis la génération de nos mères dans le domaine de la conciliation travail-famille. Mais moi, aujourd'hui devant vous, je vous dis qu'un jour (probablement pas demain, ni même le mois prochain mais un jour) je ferai ma part, aussi modeste soit telle, pour que les choses évoluent. Et je saissirai l'occasion de défendre les droits des parents qui ont des enfants malades à ma façon. Je le ferai avant tout pour mes filles et pour ma mère qui m'a ouvert des portes.
Maintenant, je vous invite à partager avec moi de belles histoires sur la conciliation travail-famille pour me remonter le moral ;-) ! Et surtout, j'espère que chacun de nous dans nos milieux de travail respectifs seront faire la différence afin qu'ils deviennent plus ''humains''.
Merci !
Mélanie