lundi 21 décembre 2009

Bad trip de Noël

Coeurs sensibles s'abtenir.
Aujourd'hui, c'était l'avant-dernière ponction de Alixe. Une journée qui devait être comme les autres journées de ponction. N'ayez crainte, le pire ne nous ai pas tombé sur la tête mais disons que ça a été un peu plus pénible que d'habitude.
D'abord, il y a papa qui n'a pas pu être là car Kiève faisait de la fièvre. Ils se sont rendus à la clinique aujourd'hui et comme on le soupçonnait, elle avait une otite. Tout ceçi avait déjà forcé le report en janvier de la fête d'anniversaires des filles qui devait avoir lieu hier... Imaginez le drame d'annoncer à ses enfants de 5 et presque 7 ans que nous devons reporter la fête, LEUR fête le matin du grand jour...Un drame. Heureusement, les arguments vendeurs de papa et maman ont rapidement fait oublié les côtés dramatiques de la chose et nous avons plutôt misé sur le positif (oui, vous pourrez quand même mettre vos robes. Oui, vous pourrez manger des chips. Oui, nous pourrions faire un cinéma maison, etc..). Aussi, les grands-parents et la marraine de Kiève sont venus visiter les jubilaires et offrir leurs présents en soirée ce qui a fait oublier tous les bobos l'espace de quelques heures. Le highlight de la soirée a été leur nouveau disque de la Compagnie Créole qu'elles écouteraient en boucle si nous n'imposions pas de quota. Bref, elles ont quand même passés une belle journée malgré les maux de Kiève qui devraient se dissiper rapidement grâce à la magie de la médecine.
Pour revenir à Alixe, nous sommes allées à l'hôpital aujourd'hui pour la ponction. Le début de la journée s'est déroulée normalement. Entre la visite au docteur, la prise de sang et l'installation du soluté, nous avons bricolé avec des amis rencontrés au camp. Une heure avant l'heure de la ponction, nous nous sommes rendues au dortoir. Là, l'infirmière d'Alixe est venue me chercher pour discuter avec le docteur. Pas de panique ! Rien de grâve heureusement mais trop d'enfants étaient planifiés en ponction. L'anathésiste ne voulait pas en faire plus de 8. Et qui était l'heureuse 9ième ? Alixe. Donc, on nous offre de revenir demain. Ouf ! J'étais un peu découragée. Je sais combien Alixe déteste les ponctions mais surtout tout ce qui précèdent (l'installation du soluté, être à jeûn depuis la veille, etc.). En plus, elle avait déjà manqué le party de Noël de son école et je l'imaginais partir pour les Fêtes sans revoir ses précieuses amies. Bref, rien de dramatique mais juste une situation décevante. J'ai donc demandé s'il n'y aurait pas un plan B. On m'a donc informé qu'il existait en effet une autre option qui consistait à utiliser l'ancienne méthode de ponction, c'est à dire de procéder à une sédation d'Alixe au lieu d'une anasthésie générale. En bon français, ça veut dire la geler ''tight'' au lieu de l'endormir. Comme je sais que bien qu'Alixe déteste les ponctions, elle n'a pas peur et reste toujours calme pendant l'intervention, j'envisage le plan B comme option. Je vais donc en discuter avec elle et lui présente le pour et le contre. Elle accepte sans hésiter mais en me demandant que moi ou son infirmière soient présentes. Je retourne voir l'infirmière et le médecin et on met le plan en branle. Alixe a mis ses conditions en entrant dans la salle: ''je veux comme d'habitude un suçon et que nous parlions.''. Et moi et l'infirmière d'Alixe étions avec elle pendant l'intervention.
Malgré que le tout ce soit déroulé comme sur des roulettes, ce fût assez pénible de la voir complétement réveillée, prise en sardine entre les bras de son infirmière qui la maintenait pour éviter qu'elle bouge pendant que le docteur faisait le prélèvement et l'injection dans le dos. Pendant ce temps, je lui parlais et la rassurais. Elle était inconfortable mais calme. Après l'intervention, bien qu'elle était assez ''veg'', elle était assez conhérente et elle me parlait de l'intervention. Elle ne comprenait pas qu'elle ne voyait pas 2 mamans comme d'habitude en sortant de ponction. Environ 20 minutes après l'intervention, elle ne se souvenait plus de la ponction. Elle me demandait quand elle allait aller en ponction... Bizarre la mémoire. Comme d'habitude, elle est restée allongée 1 heure après la ponction afin de laisser le temps au liquide céphalo-rachidien de se remettre en place. Et c'est vraiment là que j'ai pu constater qu'elle n'était pas tout à fait comme d'habitude. Alixe était somnolente, le corps tout mou et elle perdait l'équilibre. Je devais la tenir sous le bras comme une ivrogne sinon elle se laissait glisser sur le plancher. Mais elle était souriante comme d'habitude et connaissait son chemin. Je l'ai donc guidé jusqu'à la porte de la clinique pour mettre nos manteaux et nos bottes. Heureusement, il y avait une banquette pour l'asseoir (ils connaissent leur clientèle !). Pendant que j'étais en train de l'habiller, c'est là que j'ai mis tout ça en perspective et que j'ai eu mon coup de poing de la journée. En effet, j'étais accroupie près d'elle et j'ai vu venir un couple avec un très jeune enfant sur une bassinette d'hôpital poussée par un brancardier. Quand la mère a tourné dans le couloir et qu'elle a lu:''centre de cancérologie Charles-Bruneau'', ce que j'ai lu dans son visage, je suis certaine qu'on pouvait le lire sur le mien il y a près de 2 ans. Elle a porté une main à sa bouche et elle s'est mise à sangloter. Le pire des sanglots. Le sanglot qui déchire. Le sanglot qui vient du fond des entrailles. J'ai alors pensé que cette mère s'est probablement levée ce matin avec un enfant qui avait une vilaine toux. Elle s'est dit comme toutes les mères:''Allons voir le médecin pour savoir de quoi il en retourne afin que mon enfant soit en forme pour Noël''. Elle s'était probablement couchée hier soir soucieuse en pensant aux emplettes encore à faire et à la buche de Noël à commander. Au réveil, elle a peut-être appelé sa mère pour lui dire:'' Peux-tu garder le petit, je vais aller à l'hôpital avec le plus vieux afin d'être rassurée ?''. À 14h30 cet après-midi, je peux vous dire qu'elle est entrée dans une autre dimension; la vie d'après le diagnostique. Tout à coup, tu vis un cauchemar réveillé et tout ce qui compte est la santé de ton enfant. Noël, les Fêtes et tout le reste, ça n'existe plus. Tu t'accroches à tout ce que tu peux. Tu vis le pire des ''bad trips''. Je peux vous dire que cette famille là ne vivra plus jamais Noël de la même façon. Et tout ce que je leur souhaite, c'est qu'à compter de l'an prochain et tous les autres Noël, ils soient réunis et en santé.
Suite à cette rencontre coup de poing, ça m'a rappellé combien nous étions du bon bord. Une ponction la semaine de Noël, c'est poche mais c'est rien comparé au drame de d'autres familles. J'ai pris Alixe sous mon bras, je suis allée cherchée la voiture, je l'ai confortablement installée puis je l'ai regardé s'assoupir dans le rétroviseur, en route pour la maison. Une fois de retour au bercail, elle s'est réveillée, heureuse de retrouver papa et Kiève et les beaux jouets reçus hier. Merci la vie de nous offrir ça.
Top cute
Pour terminer sur une note ''cute'', Alixe a une amie à l'école qu'elle aime beaucoup. Je lui ai proposé de lui demander son numéro de téléphone afin qu'elles jouent ensemble les week-ends. Cette semaine, Alixe est revenue toute fière avec les coordonnées de son amie notés sur un bout de papier. Je lis'' Le nom de l'amie, Belyeux, Adrès rue Larose et le numéro''. Je demande ''Belyeux? Est-ce son nom de famille?'' Alixe répond:''Non maman mais comme je ne savais pas comment écrire le son ''oeil'' de Beloeil, j'ai écrit ''yeux'' à la place.'' TTTRROOPPP CCUUUTTTEE !!!!!!
Sur ce, joyeux Noël ! Gros câlins et beaucoup d'amour et de bonheur ! Profitez s'en bien !
Mélanie xx